Mercredi 8 décembre, lors d’une conférence de presse, le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux affirmait au sujet de la tempête de neige qui s’abattait sur la France : « il n’y a pas de pagaille, puisque le préfet de police est venu en quelques minutes … ». Au même moment, plusieurs dizaines de milliers de nos concitoyens n’avaient pas du tout la même vision des choses.
En entendant cette déclaration, je n’ai pu m’empêcher de penser à la manière dont les autorités présentent le monde de la franchise, c’est à dire, en niant totalement les problèmes qui se posent aux franchisés. J’ai trouvé intéressante les réflexions de Claude Askolovitch dans son édito politique du lendemain sur i-télé. Je vous invite à le (re)découvrir : l’édito de Claude Askolovitch.
Élargissant le débat, le chroniqueur stigmatise le comportement des autorités qui sont régulièrement prises en flagrant délit de négation des réalités vécues par les français :
– dans les années 80 le premier ministre Pierre Mauroy déclarait « tous les indicateurs économiques sont au vert », juste avant que le franc ne dévisse totalement
– en octobre dernier, Jean-Louis Borloo affirmait qu’il n’y avait pas de pénurie d’essence, tout le monde connaît la suite
– en 1986, les autorités nous annonçaient que la France avait été épargnée par le nuage de Tchernobyl. Comme chacun sait le nuage en question n’a pas pris la peine de contourner nos frontières,
– …
Et le journaliste de conclure la première partie de sa réflexion « C’est une manière de tenir un discours politique qui tient à la fois de l’évitement, du déni et de la protection du paternalisme. »
Claude Askolovitch poursuit alors son analyse en proposant des explications à l’attitude de nos responsables :
– nous attendons d’eux, qu’ils nous protègent de tout … même des impondérables. Ils nous disent ce que nous avons envie d’entendre
– une preuve en est que quand un politique ose relativiser à juste titre un phénomène, l’opinion s’indigne et la presse lui tombe dessus. Ainsi, quand Dominique Voynet lors d’un déplacement sur les côtes bretonnes en décembre 1999 à la suite du naufrage de l’Erika, déclarait de manière tout à fait justifiée « Ce n’est pas la catastrophe écologique du siècle ! », elle s’est faite traiter de fausse écolo et de personne sans cœur.
Pas facile de dire la vérité et de s’exprimer avec franchise … surtout dans le monde de la franchise !