Parmi toutes les relations contractuelles, la relation franchiseur/franchisé apparaît extrêmement singulière. Elle est caractérisée par le fait que d’un côté, les franchisés détiennent la plus grande partie des actifs immobilisés du réseau et que de l’autre, le franchiseur détient le droit de décider comment les franchisés devront utiliser ces actifs.
La relation entre un franchiseur et un franchisé s’articule autour de deux composantes :
– l’une formelle : c’est le contrat que l’on peut qualifier d’incomplet, de déséquilibré et d’adhésion (nous reviendrons sur ces notions ultérieurement)
– l’autre informelle : c’est la relation à proprement parler, en tant que rapports humains liant les deux partenaires.
Dans GÉRER LES RAPPORTS DE POUVOIR, Marc Thiébaud écrit au sujet du pouvoir et de la dépendance :
» Le pouvoir (…) est l’un des aspects d’une relation entre deux ou plusieurs personnes ou groupes. L’autre aspect est la dépendance. A a du pouvoir sur B car B dépend de A, a besoin de A pour atteindre un objectif visé, qui peut se situer dans des domaines très divers. Pouvoir et dépendance sont l’inverse l’un de l’autre.
Le caractère « relationnel » du pouvoir renvoie à trois aspects:
• la dépendance,
• la réciprocité (le pouvoir ne se situe jamais uniquement d’un seul côté),
• le déséquilibre (la relation est plus favorable à l’un des acteurs).
Le pouvoir est donc un phénomène relatif et subjectif (lié à des aspects perceptifs et cognitifs). C’est une relation, caractérisée par un certain déséquilibre. Le pouvoir réside implicitement dans la dépendance de l’autre. »
Dépendance et pouvoir sont ainsi liés : plus un acteur est dépendant d’un autre, plus ce dernier aura du pouvoir sur lui. Lorsque la dépendance est mutuelle, les rapports de pouvoir sont réciproques.
Comme votre expérience vous aura permis de le constater, quand des individus détiennent un pouvoir, certains en usent, d’autres en abusent, et d’autres enfin acceptent de le partager. Il en va de même avec les franchiseurs. Le plus difficile pour le candidat sera de déterminer, pour se protéger avant de signer son contrat, si le franchiseur qui l’intéresse est susceptible d’avoir ou non un comportement opportuniste.