Ce type d’affirmation est emblématique de l’hypocrisie des organismes et des experts qui la soutiennent.
Elle postule que la réussite des franchisés reste la préoccupation première des franchiseurs.
Ce qui est vrai chez certains franchiseurs qui ont à cœur de respecter les principes fondamentaux et l’esprit de la franchise.
Mais combien d’autres, dans une démarche contraire à celle des précédents, ont pour unique souci de récupérer le maximum de droits d’entrée ? Dans de tels réseaux de nombreux franchisés investissent à perte et souvent cessent leur activité avant le terme de leur contrat. Leur éventuelle inadaptation originelle, qu’occulte une présentation volontairement orientée et floue, n’a sûrement pas inquiété le franchiseur dont la prospérité repose avant tout sur le turnover des franchisés.
Le rapporteur d’une étude publiée aux Etats-Unis en 2002 et intitulée « SBA’s Experience With Defaulted Franchise Loans » donne une des raisons pour lesquelles un franchiseur peut être conduit à adopter ce comportement opportuniste. Ainsi, il explique que « (…) pour pouvoir baisser ses coûts en faisant jouer l’effet d’échelle, un franchiseur doit recruter suffisamment de franchisés pour atteindre une taille critique. Ainsi, les franchiseurs sont incités à encourager un maximum d’entrepreneurs à devenir franchisés, y compris ceux qui, compte tenu de leur profil, ne devraient pas être retenus. »
On arrive à ce constat paradoxal et bien réel que l’échec des franchisés est dans certains réseaux, un gage de réussite du franchiseur, dès lors que celui-ci s’est affranchi de toute considération éthique.